Historique



L’histoire du Manoir de Ranléon commence au 13ème siècle avec la construction du premier manoir depuis disparu. Le deuxième manoir s’est construit sur le même site au 17ème siècle avec la première aile du bâtiment.
C’est au 18ème siècle que la deuxième aile est construite, puis la troisième aile au 19ème siècle conférant ainsi au Manoir sa forme actuelle de U fermée par une arche de pierre.



Dans la propriété de 70 hectares se trouve également une chapelle, datant du 19ème siècle, dans laquelle est célébrée encore aujourd’hui une messe par an ainsi que différents évènements familiaux. Le manoir de Ranléon a toujours été conservé au sein de la même famille assurant ainsi une continuité familiale. Les occupants actuels représentent la 22ème génération.
Mais le Manoir n’est pas simplement affaire de bâtiment breton… Il renferme également une histoire liée à la 2nde Guerre Mondiale. En effet, Mme Marie Noémie Halna du Fretay, a hébergé pendant la 2nde Guerre Mondiale, de nombreux résistants dans les greniers de la maison. Sa porte était toujours ouverte et quiconque le désirait, pouvait trouver un abri dans ces murs. Aujourd’hui, la « cachette » dans les greniers existe toujours.



Le fils ainé de Mme Halna du Fretay a également été reconnu pour son courage pendant la Seconde Guerre Mondiale. Maurice, né en 1920, avait tout juste 19 ans lorsque la guerre a éclatée. Il se préparait à entrer à la faculté de droit de Rennes lorsqu’il s’est engagé dans l’armé de l’air. Il avait commencé à prendre des cours de pilotage dès 1937 sur l’aérodrome de Dinan, situé à une quinzaine de kilomètres et en 1940, il est devenu élève naviguant à Aulnat. Il sera démobilisé après l’armistice de juin 1940 sans avoir pu participer de façon active à la défense de la France. Il rentre donc au Manoir où il avait mis son avion privé et s’envole, depuis l’allée de la propriété, vers l’Angleterre le 15 novembre 1940.
Après un complément de formation, il accomplira sa première mission au sein de la Royal Air Force le 27 novembre 1941.
Il effectue de nombreuses missions au dessus de la France jusqu’en Août 1942, date à laquelle son avion disparait en mer lors de l’opération «Jubilee » sur Dieppe.
Sur la carlingue de son Hurricane, il avait fait inscrire ces devises: « breizh dalc’h mad » (« Bretagne, tiens bon ! ») et « Kentoc’h mervel » (« Plutôt la mort »), début de la devise d’Anne de Bretagne « Plutôt la mort que la souillure ».
Il est fait chevalier de la légion d’honneur, compagnon de la libération et chevalier de l’ordre de l’Empire britannique. Il a également reçu la croix de guerre 1939-1945 avec palme, la médaille de la résistance avec rosette, la croix de l’ordre de la libération et la médaille des Evadés.
En 1946, le Général de Gaulle est venu au Manoir de Ranléon inaugurer la stèle dédiée à Maurice.
L’actuel propriétaire n’est autre que le neveu de Maurice Halna du Fretay.